Il y aura certainement un doute jusqu’au dernier moment. L’élection présidentielle au Kenya, invalidée au mois d’août aura-t-elle bien lieu ce jeudi 26 octobre dans de bonnes conditions ? Un recours devant la Cour suprême avait été déposé pour empêcher la tenue du scrutin prévu demain. Mais les magistrats n’ont pas été en mesure de l’examiner. Les partisans de Raïla Odinga se sont tout de même rassemblés à Nairobi pour manifester contre ce scrutin.
A la surprise générale, le président de l’institution a déclaré, ce jeudi 25 octobre, que l’audience ne pouvait pas se tenir, faute de quorum. Quatre magistrats sont absents, son adjointe a été attaquée mardi soir, un autre est malade, un autre n’a pas pu venir. David Maraga s’est excusé et a reporté l’audience sine die.
Il s’agissait d’une plainte de trois citoyens pour stopper l’élection. A la sortie, l’avocat des plaignants n’a pas caché sa colère. John Khaminwa a parlé de suspicion suite à l’absence des juges. La Cour suprême n’a donc pas reporté l’élection du jeudi 26 octobre comme certains le pressentaient, mais le coup de théâtre pourrait venir d’ailleurs.
Ce mercredi matin, dans une autre affaire, un juge a déclaré que la procédure de nomination des responsables électoraux, dans les circonscriptions, était illégale. L’opposant James Orengo a sauté sur l’occasion. Le sénateur a déclaré que dans ces conditions, s’il y a une élection demain, elle sera illégale.
A Uhuru parc, à Nairobi, où des affrontements réguliers ont eu lieu ces dernières semaines, le meeting de Raïla Odinga pourrait ne pas se tenir, car il vient d’être interdit par la ville. Néanmoins, une marée orange est présente dans le parc, même si c’est encore le flou pour savoir ce que doivent faire les militants.
Odinga avait appelé ses partisans à boycotter le vote demain, mais aussi à manifester, ce qui faisait craindre des violences. Hier, dans une interview à la BBC, il a toutefois démenti avoir appelé à manifester. Ses soutiens, qui sont plusieurs centaines ici, attendent des éclairages sur la marche à suivre.
Dans le camp d’en face, le gouvernement a promis une sécurité renforcée et une tolérance zéro pour ceux qui empêcheront les électeurs de voter. Tout cela, alors que des agents de la commission électorale se sont fait agresser, il y a quelques jours. La grande crainte ce sont, bien sûr, des affrontements autour des bureaux entre deux camps qui ne font aucune concession.
Rfi