Un individu a ouvert le feu dimanche en plein office dans une église baptiste de Sutherland Springs, faisant 26 morts et 20 blessés. Les motivations du tueur, retrouvé mort, restent mystérieuses.
De notre correspondant à Washington
Une petite église de campagne au carrefour de deux routes dans le Texas profond, à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de San Antonio. Sutherland Springs, dont les sources attiraient des touristes au tournant du XXe siècle, n’est plus qu’une petite communauté rurale de quelques centaines d’habitants. Elle a été marquée au fer dimanche lorsqu’un tireur a tué de nombreux paroissiens pendant l’office.
Les autorités américaines ont donné dans la soirée un bilan de 26 morts et 20 blessés. L’auteur de la tuerie a brièvement pris la fuite à bord d’une voiture, avant d’être rattrapé par la police dans le comté voisin. Il a également été tué, sans que l’on sache avec certitude dimanche soir s’il avait été abattu par ses poursuivants ou s’était donné la mort. Le FBI a dépêché des agents de son bureau de San Antonio pour prendre la direction de l’enquête. Un long travail d’identification des victimes était en cours.
Plusieurs coups de feu sur un rythme rapide
Certains analystes ont spéculé que ce genre de massacre dans des communautés isolées était le plus souvent perpétré par un résident local, mu par un désir de vengeance ou une idéologie meurtrière
Les forces de l’ordre n’ont pas «totalement identifié» le tireur, dont les motivations restaient mystérieuses. Il s’agirait d’un «jeune homme blanc âgé d’une vingtaine d’années», «tout de noir vêtu», muni d’un fusil d’assaut et portant un gilet pare-balles. Certains analystes ont spéculé que ce genre de massacre dans des communautés isolées était le plus souvent perpétré par un résident local, mu par un désir de vengeance ou une idéologie meurtrière. Selon l’exploitante de la station-service située en face de la First Baptist Church, les coups de feu, tirés vers 11 h 30 locales, ont retenti sur un rythme rapide, semblant indiquer l’usage d’un fusil semi-automatique, un type d’arme quasiment en vente libre aux États-Unis.
Même si chaque incident répond à des causes distinctes, la tuerie de Sutherland Springs constitue le troisième massacre d’affilée aux États-Unis en un mois. Il y a d’abord eu l’assassinat de 58 personnes assistant à un concert en plein air à Las Vegas début octobre, par un quinquagénaire dont les motivations n’ont pas été clarifiées. Ce «loup solitaire» très bien préparé a également blessé 500 spectateurs en tirant à l’arme automatique de la fenêtre de sa chambre, au 32e étage de l’hôtel Mandala Bay. La semaine dernière, un Ouzbek de 29 ans, se réclamant de l’État islamique, a tué huit passants et cyclistes à New York dans un attentat terroriste perpétré au moyen d’une camionnette-bélier.
Le gouverneur du Texas, Greg Abott, a adressé ses «prières» aux victimes et félicité les forces de l’ordre pour «leur réponse». Du Japon où il débute une tournée asiatique de dix jours, le président Donald Trump a dit «suivre la situation» de près et souhaité que «Dieu soit avec les habitants de Sutherland Springs». Après le massacre de Las Vegas, il avait refusé de débattre du contrôle des armes. Dans la foulée de l’attentat de New York, il a exigé un durcissement des règles d’immigration.
Le Figaro